Entre deux mondes - Olivier NOREK
Lu! Nouveau roman d'Olivier NOREK - Entre deux mondes.
L'histoire de ces hommes, ces femmes, ces enfants qui fuient la guerre, la misère et se retrouvent avec le même espoir dans la Jungle de Calais; leur volonté: rejoindre Youké (UK).
L'histoire de ces individus, oubliés de l'Histoire, sans statut, ces êtres "entre deux mondes"...
Face à eux, des flics totalement désabusés, meurtris dans les valeurs qu'ils défendent : le devoir de protéger opposé au devoir de pourchasser ces "zombies", sans jamais les interpeller. En effet, ce sont des '"réfugiés potentiels": statut bâtard qui fait qu'ils ne peuvent pas être interpeller. Si on refuse de les intégrer en France, ce n'est pas pour les faire rentrer dans le système judiciaire. On ne leur donne pas non-plus le statut de réfugiés, sinon il faudrait s'en occuper. On les laisse donc moisir tranquilles, en espérant qu'ils partiront d'eux mêmes.'(Page 122) Avec ce non-statut, tout est permis...
Dans ce contexte, Adam, flic syrien, qui fuit son pays pour avoir agit , par conscience, contre son gouvernement, recherche sa femme et sa fille parties plus tôt.
Il rencontre, pour l'avoir défendu, Kilani (Ayman de son vrai nom), jeune soudanais, 10 ans, balancé de 'soldat du président à soldat des rebelles', contraint à tuer, qui a fuit le Soudan en passant par le camp de réfugiés de Bentiu.
Ils vont rencontrer Bastien, flic débarquant à Calais, pour sa femme dépressive qui voulait se rapprocher de sa mère.
Ces 3 êtres deviennent nos lumières sur ces mondes. Chaque personnage, dans son contexte, est difficilement jugeable.
Le contexte fait l'homme.
L'auteur, me semble-t-il, a voulu, sans jugement, nous faire percevoir le ressenti de chaque protagoniste, avec chacun ses souffrances, chacun ses espoirs, chacun des désillusions....
Une chose est certaine : 'A la fin, il faudra regarder tout ce qu'on a accepter de faire (et j'ajoute tout ce qu'on a laissé faire). Et ce jour là, nous aurons surement peur de nous dégoutter' (Page 224).
Aujourd'hui, la Jungle de Calais n'est plus:
"Plus de migrants, plus d'humanitaires, comme si d'un coup de baguette magique, le problème avait été résolu. Probablement, le plus bel enfumage de la décennie." (Page 408).
A LIRE ASSURÉMENT...
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