De bonnes raisons de mourir - Morgan AUDIC
Roman de Morgan AUDIC, auteur français, "De bonnes raisons de mourir".
MON SYNOPSIS :
Le Capitaine Joseph MELNYK et la jeune recrue, l'Officier Galina NOVAK, enquêtent sur la présence d'un cadavre atrocement mutilé, suspendu à la façade d'un immeuble abandonné de Pripiat, ville figée d'Ukraine, toute proche de Tchernobyl.
Dans le même temps, le Lieutenant Alexandre RYBALKO, métis cubain-russe, vient d'apprendre qu'il ne lui reste que 3 à 4 mois à vivre. Pour obtenir de l'argent qui servira à payer l'opération de sa fille, il accepte d'enquêter sur la mort de Léonid SOKOLOV, fils de Vektor SOKOLOV, Ministre de l'Energie de la Fédération de Russie.
Plusieurs crimes vont s’enchaîner dans cet endroit morbide, ces villages fantômes, ces lieux figés à 1986, date de l'explosion du réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl, forçant les populations environnantes à évacuer. Sur les lieux où l'on retrouve les victimes, une hirondelle empaillée est présente, pourquoi?
Ce 26 Avril 1986, soir de la catastrophe nucléaire, 2 femmes ont été assassinées, la femme de Vektor SOKOLOV ainsi que sa voisine et amie Larissa LEONSKI.
Tous les éléments convergent vers ce maudit 26 Avril 1986, quel en est le lien? Qui joue à ce jeu terrifiant et énigmatique démarré il y a plus de trente ans?
MON AVIS :
L'"ambiance" est originale, stressante et fascinante ; comme tous ces lieux figés dans le temps, même si l'on découvre que des touristes en mal de sensations visitent les zones irradiées.
L'intrigue est bien présente, la fin est attendue mais bien amenée. Le pourquoi du double meurtre des femmes le soir de l'explosion est en revanche surprenant.
Le contexte social, économique, idéologique est très palpable. Les conséquences écologiques et sanitaires bien exprimées, sans "pathos" mais comme marquées au "fer rouge" dans l'esprit des habitants ukrainiens.
Vidéo à voir des images de Pripiat pour bien plonger dans le contexte de la ville aujourd'hui:
Petits extraits:
Le conducteur de RYBALKO échange avec lui sur la guerre du Donbass:
"- La guerre ici, c'est le frère qui tire sur le frère, ou au mieux sur le cousin, argumente Ossip. Et même quand on vise un Russe, on n'est pas à l'abri de toucher un parent éloigné. Foutue guerre de merde. Il y a quelque chose de ...ah comment il s'appelle déjà..ma fille est psychologue, tu sais, elle m'a raconté l'histoire de ce Grec, pendant l'Antiquité, qui a couché avec sa mère et tué son père. Tu sais de quoi je parle?
- Œdipe, répondit Rybalko.
- Ça doit être ça. J'y ai bien réfléchi et pour moi, cette guerre, elle a un rapport avec l'histoire d’Œdipe. Les troupes de Kiev veulent tuer le père russe et les rebelles prorusses se battent pour réintégrer la mère patrie soviétique. Et pour ça, on se massacre allègrement entre membres de la même famille. " ( Page 115).
Lorsque Tomik, vétéran d'Afghanistan, accompagne Rybalko dans la zone interdite de Pripiat, ils font une pose et Tomik allume son joint:
" -Si j'avais pas eu ça en Afghanistan, j'y serais resté, dit-il en se débarrassant du mégot inutile. Et toi, qu'est ce qui te faisait tenir en Tchétchénie ? (bizarrement peu de liens objectifs sur cet endroit???)
- Les camarades. La vodka. La foi aussi. Je croyais à ce qu'on faisait la-bas. Au début en tout cas.
...
- Les mensonges de la mère patrie, cracha le vétéran. Que ce soit l'URSS, la Russie, l'Ukraine, ce sont toujours les mêmes. Soyez des hommes. Défendez votre patrie. Soyez des héros. Tuez les fascistes. Tuez les terroristes. Tuez les fascistes encore. Quelle connerie." (Page 379).
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