Une partie de badminton - Olivier ADAM
Nouveau roman d'Olivier ADAM - Une partie de badminton.
Paul LERNER, écrivain sur le déclin de popularité, se retrouve en Bretagne, journaliste pour un hebdomadaire local. Son parcours s'inscrit entre Paris et la Bretagne, se créant des attaches dans cette région dont il n'est pas originaire.
Il avait rencontré sa femme, Sarah, durant leurs études à Paris. Ils avaient ensuite quitté la capitale pour la Bretagne pour retrouver une vie paisible mais voilà l'ennui les gagne, l'impression d'étouffement et de vieillissement précoce les poussent à retourner à Paris avec ses théâtres, ses expositions, ses quartiers bourgeois, la vie trépidante d'une capitale....Mais les derniers livres de Paul ne se vendent pas et c'est au bord de la faillite qu'il regagne la Bretagne, là où Paul pense retenter un départ, retrouver une sérénité et pourquoi pas une écriture...
Sa vie ne devient alors que la vérification de la loi de Murphy quant aux "emmerdes" (même si la Loi de l'Emmerdement Maximum serait plus juste).
Le départ de Paris est très mal vécu par leur fille Manon et leur fils, Clément, s'adapte, bien que toujours inquiet des évolutions qui l'entourent. Sarah, quant à elle, semble distante...Bref! Le monde de Paul s'écroule et lui, qui jusque là esquivait en pro de la fuite, va devoir faire face...
Toujours un bonheur de lire Olivier ADAM.
Les remises en question, les auto-analyses du protagoniste sont bien senties, non-dénuées d'humour.
Le pourquoi du titre est bien trouvé et drôle de surcroît.
L'analyse sur l'appréhension que l'on peut avoir de cette engeance qu'est parfois la vie, est bien exprimée avec ce soupçon de fatalité, teintée d'optimisme.
Le décor de cette Bretagne fait toujours envie, il est comme je l'imagine avec ce côté brut, authentique, plein de force et de beauté. Comme Paul, je voudrais bien y planter mes racines...
Quelques extraits:
Sur l'apprentissage de la valeur de l'argent aux enfants:
"Depuis quand l'argent qu'on gagnait était-il corrélé au mérite, au travail, au courage, au talent, au dévouement, à l'utilité sociale?"(Page 186)
Sur la crise que traverse Manon, adolescente:
"L'adolescence était un cimetière. Les dépouilles d'enfants joyeux y reposaient comme la peau d'une mue".(Page 239).
Sur ces discussions remplies de racisme latent:
"Chez certains, la question des réfugiés était une sorte de point Godwin..."(Page 243), expression francophone, on parle davantage de loi Godwin, tristement vérifiable.
Sur l'ambivalence de Paul, qui est finalement celle de l'homme en général:
"Il voulait être considéré et être invisible. Il voulait vivre seul et au milieu des autres. Il voulait disparaître et qu'on s'en aperçoive. Il voulait être là et qu'on ne se soucie pas de lui. Il voulait tout et son contraire." (Page 356).
Et j'ai bien aimé le "LERNER N°5".
BREF!! A LIRE ABSOLUMENT!!
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