Par les soirs bleus d'été - Franck PAVLOFF

Roman de l'excellent Franck PAVLOFF - Par les soirs bleus d'été.
Quatrième de couverture précise le factuel de l'histoire :
"Dans le lieu-dit la Montagne perdue, Détélina, une jeune femme hantée par la mémoire des mineurs de fond, veille sur son fils Léo, un enfant hors du commun, qui ne s’exprime que par un rituel minutieux de dessins et de couleurs. Quand arrive du Donbass, terre de combats, un étranger sur un side-car d’une autre époque, l’enfant se laisse peu à peu approcher. Mais que cherche cet homme qui bouscule leurs habitudes, ce frère d’exil qui rend leur quotidien plus lumineux ?
Depuis Le Pont de Ran-Mositar (prix France Télévision 2005), Franck Pavloff poursuit une œuvre à l’écriture ciselée et puissante où évoluent des « perdants magnifiques » qui vivent aux frontières du réel et de l’imaginaire, et reconstruisent un monde de liberté."

MON AVIS :
Quand on commence une œuvre de Pavloff, on ne peut plus s'arrêter.
C'est un récit plein de couleurs, d'images, de poésie.
Une œuvre sépia aux étincelles lumineuses de cette rencontre avec ces personnages atypiques, beaux, à la frontière de tout, du réel, de l'interdit, de l'absence...
Magnifique texte où nos conformités volent en éclats dans un éclair sublime.
A LIRE ABSOLUMENT.
A noter : très bon choix de couverture qui est un détail d'une oeuvre de l'excellent Paul KLEE - Clair de lune. Ce point sur les nuances de couleurs : définition des instants, propre à Léo, Stépan et Détélina à sa façon, une capture de vie.

EXTRAITS :
"la vérité des choses dépendait de leur ressenti, pas de leur organisation"(Page 35)
"la musique, l'infiniment grand puis l'harmonie du minuscule." (Page 42 en parlant de la musique d'Arvo Part)
"Il faut du temps pour que les secrets s'accordent. Déchiffrer les notes d'une même partition n'autorise pas à jouer aussitôt en duo" (Page 134)
"Son chemin avait l'intriguante beauté des sentes de traverse, elle ne voulait pas en changer. Se garder la possibilité d'inventer la réalité était bien supérieur à l'âpre vérité du réel."(Page 151)
"Si je ressemble à une rock star has been (dit Détélina au moment de l'enterrement de sa mère) c'est pour défier la mort dans ses domaines de prédilection, l'outrance et la déraison." (Page 182)

Arthur RIMBAUD
(1854 - 1891)
Sensation

Par les soirs bleus d'été, j'irai dans les sentiers,
Picoté par les blés, fouler l'herbe menue :
Rêveur, j'en sentirai la fraîcheur à mes pieds.
Je laisserai le vent baigner ma tête nue.

Je ne parlerai pas, je ne penserai rien :
Mais l'amour infini me montera dans l'âme,
Et j'irai loin, bien loin, comme un bohémien,
Par la Nature, - heureux comme avec une femme.



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