La renverse - Olivier ADAM

En attendant le nouveau roman d'Olivier ADAM, on se régale avec celui paru en 2016, La renverse. 

"La renverse : période de durée variable séparant deux phases de marée (montante ou descendante) durant laquelle le courant devient nul." 
Antoine, adolescent, vit la renverse depuis le scandale politico-sexuel qui frappe sa famille. Sa mère, femme apprêtée, bonne mère, avec messe du dimanche et goûters enfants et amis...est accusée du pire. 
Comment vivre cela lorsqu'on est enfant ou adolescent et que de surcroît on est sous le charme de la fille, remplie de haine, du maire de la ville, co-accusé dans cette histoire. 

Olivier ADAM a le don de raconter le ressenti profond des êtres. Ici, il nous fait partager ce que peuvent ressentir les personnes subissant les dégâts collatéraux des accusations infâmes. Il décrit à la perfection ce sentiment de suspension quand tout ce sur quoi on s'appuyait s'écroule.   
Qui imaginerait ses parents dans la fange sexuelle? Leur imaginer une sexualité n'est déjà pas dans l'ordre des choses alors la perversion ....
Et le mari? et le petit frère que ses camarades collégiens charrient salement? Et les 2 accusatrices aux destins brisés? Et lui? Est-ce que sa vie ne serait pas suspendue à cet instant? 

On compatit, on enrage de l'impunité, de la manipulation, de la perversion sous tous ses aspects. L’humiliation faite et subit, traitée dans l'émotion. 

EXTRAITS : 
"Nous ne parlions de nos parents que pour nous plaindre des punitions et restrictions qu'ils nous infligeaient, des injustices dont nous pensions être victimes, de leur incapacité à nous comprendre, à dialoguer même, de l'ennui qu'ils nous inspiraient, de leurs goûts et de leurs idées de vieux. Comme tous les adolescents du monde. Mais jamais nous n'interrogions ce qu'ils étaient l'un et l'autre." (Page 38)

"Voilà bien la façon que j'avais de me comporter vis-à-vis de beaucoup de gens et de situations. Je ne vivais rien au premier degré. Je vivais tel que je croyais être censé le faire." (Page 75)

"...chaque fois il avait trouvé la parade, la menace qui porte, la promesse qui adoucit, la somme d'argent qui endort et prétend dédommager." (Page 147)


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