La Vallée - Bernard MINIER
La Vallée de Bernard MINIER :
Martin SERVAZ, la cinquantaine approchant et désormais père célibataire du petit Gustav (7 ans), doit être jugé puis passer en Conseil de Discipline suite à sa suspension en rapport de faits antérieurs (Cf. "SOEURS"). Suite à ces événements, il a été suspendu de ses fonctions de Commandant. Il reste Capitaine mais évincé le temps que sa hiérarchie ait décidé de son devenir au sein de la SRPJ de Toulouse.
Une nuit, il reçoit un appel des plus angoissant : Marianne, qu'il a tant cherchée ces dernières années, l'appelle au secours. Il comprend où elle est, qu'elle s'est enfuie de sa captivité mais qu'on la suit, elle semble effrayée, paniquée puis plus de tonalité...
Martin part donc sans délai et comme Marianne l'a demandé sans flics, dans les Pyrénées, plus précisément Aiguesvives, là où Marianne lui a décrit cette abbeye, l'Abbeye des Hautfroids.
Dans ce décor brumeux, atypique, il va devoir avec l'aide d'Irène Ziegler, désormais à la tête de la SR de Pau, non seulement trouver Marianne mais comprendre qui tue dans cette vallée, des meurtres atroces, comme autant de vengeances...
MON AVIS :
Thriller attendu de cet auteur au talent certain. Une fois encore, il utilise un décor et une technique propre au polar mais efficace.
Le trouble s'insinue rapidement et une fois de plus la résolution épatante.
EXTRAITS :
"-Pourquoi les pères célibataires seraient-ils plus héroïques que les mères? avait-il rétorqué.
- Peut-être parce qu'il y a plus de Wonder Woman que de Superman dans ce monde et qu'il y a trop longtemps qu'on s'y est habitués, avait estimé Espérandieu. " (Page 78)
Le passage entamé par les théodicées de Leibniz (tentant d'expliquer 'l'apparente contradiction entre l'existence de Dieu et celle du Mal), se poursuivant par 'l'allègement des consciences, la déculpabilisation et la déresponsabilisation qui selon l'Abbé 'conduit à abandonner nos âmes au Mal, par refus de le nommé' et par Servaz qui lui croit plus 'au libre arbitre, à la responsabilité individuelle ...', est intéressant dans sa confrontation d'opinions. (Pages 166-167)
Autre passage sur la "désindividuation de groupe" qui en psychologie sociale et plus particulièrement la psychologie des masses, établi que "la plupart des individus présents dans une foule ont beau être des gens sensés, raisonnables, dès qu'on les plonge dans un collectif, il perdent non seulement leurs inhibitions, mais aussi leur sens commun, leur indépendance d'esprit et bien souvent leurs valeurs personnelles." Et d'observer "qu'aujourd’hui, les réseaux sociaux plongeaient des individus naguère autonomes et autoconscients dans une désindividuation permanente, un bain de faits et de fantasmes constamment alimenté par le ou les groupes avec lesquels ils restaient connectés" (Pages 314-315)
Pour plus d'infos sur ce sujet:
Merci pour cette petite référence à Jung (trop peu souvent cité à mon avis) et ses "archétypes, ces structures mentales inconscientes et collectives qui sous-tendent nos consciences." (Cité pour l'imago Dei, l'image de Dieu qu'ont les hommes). (Page 357)
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