La disparition d'Annie THORNE - C.J. TUDOR

Dernier roman de C.J. TUDOR - La disparition d'Annie THORNE : 
MON SYNOPSIS : 
Annie THORNE, 8 ans, a mystérieusement disparu pendant la nuit. 48 heures plus tard, elle est retrouvée mais ne dit pas un mot sur ce qui lui est arrivé. Personne n'a su mais son frère Joey, lui, sait qu'elle n'est plus pareille. Elle n'est plus son Annie. Son regard est devenu noir, sérieux, lointain, vide...et son attitude étrange...jusqu'à sa mort dans un accident de voiture emportant son père et elle. 

25 ans plus tard, Joey reçoit un mail puis un SMS, l'informant que "ça recommençait". Quelqu’un savait ce qui était arrivé à sa sœur. 
Joey retourne alors à Arnhill, où il retrouve ses démons. 
Ses"amis", Stephen HURST, le caïd ; Marie, copine devenue femme de HURST, jolie et étrange comme il plait aux adolescents ; Fletch, un gros bras pas des plus futé et l'ombre de Chris PATON. 
L'affrontement à son passé, conjugué à ses déboires suites à des dettes de jeu, vont jeter sur Joey les foudres existentielles d'une réalité présente et d'une révélation passée fracassante. 

MON AVIS :
Très bon polar, avec ce personnage Joey THORNE, absolument exquis, touchant, cynique, drôle, mélancolique à souhait.
J'apprécie chez cet auteur le franc parler de ses personnages, toujours drôles et grinçant. 

EXTRAITS :
"Je crois qu'on ressent les échos des événements tragiques. Ils s'impriment sur le tissu de la réalité, comme une empreinte de pas dans le béton. Celui qui l'a causée n'est plus là depuis longtemps, mais la trace demeure." (Page 31)

"Les parents ne devraient pas avoir de préféré. Encore une chose stupide que l'on dit. Bien sûr que les parents ont un préféré. C'est dans la nature humaine. Ça remonte à l'époque où tous les enfants ne survivaient pas. On favorisait le rejeton le plus fort. Mieux valait ne pas s'attacher à ceux qui n'avait aucune chance. Et ne nous voilons pas la face, certains enfants sont plus faciles à aimer que d'autres. " (Page 35)

Simon, avec sa "queue de cheval étique" : "Ça roule, mec? A moins d'être musicien ou surfeur, évitez à tout prix le terme "mec". Ça vous fait au moins autant passer pour un con qu'une queue de cheval quand on perd ses cheveux - ça n'abuse personne." (Page 57)

"On dit que le temps guérit tout. On se trompe. Le temps se contente d'effacer. Il s'écoule sans fin et sans raison, érode nos souvenirs, taille de gros blocs de souffrance jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que des fragments, encore douloureux mais assez petits pour qu'on les supporte. 
Les cœurs brisés ne guérissent pas. Le temps en arrache des morceaux et les réduit en poussière." (Page 63)

"Il existe une expression que les gens utilisent à tort et à travers, surtout ceux qui veulent se faire passer pour sages, selon laquelle si loin que l'on aille, on n'échappe jamais à soi-même. 
Ce sont des conneries. Éloignez-vous suffisamment des relations qui vous entravent, des gens qui vous définissent, des paysages et des routines qui vous attachent à une identité, et vous échapperez facilement à vous-même au moins pour un temps. "Soi" n'est qu'une construction. Démantelez-le, reconfigurez-le et faites-vous-en un flambant neuf. 
Tant que vous ne revenez pas sur vos traces. Alors ce "vous" tout neuf s'envole comme les nouveaux habits de l'empereur, vous laissant nu et vulnérable, exposant aux yeux du monde toutes vos imperfections et vos erreurs." (Page 97)

"Ça fait un bail, dis-je, comme un bon petit distributeur de clichés automatique." (Page 155)

"La chute ne vous tue pas. L'atterrissage, si." (Page 319)

"Le bonheur est très surestimé ; sa durée de vie est beaucoup trop courte, pour commencer. Si c'était un truc que vous aviez acheté sur Amazon, vous demanderiez un remboursement. Cassé au bout d'un mois et impossible à réparer. La prochaine fois je prendrai le malheur - apparemment cette merde est increvable. " (Page 336)

"Il a réussi dans la vie....Étrange est la façon dont nous mesurons ces choses-là. Comme si la capacité à acquérir une immense bâtisse ou la voiture la plus consommatrice d'énergie fossile au milieu des embouteillages était le plus grand exploit que nous puissions accomplir au cours des quelques années dont nous disposons sur cette planète. En dépit de toutes nos avancées, nous jugeons toujours les gens en fonction des briques, des vêtements et des cheveux-vapeur qu'ils possèdent." (Page 343)





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