Betty - Tiffany McDANIEL

Dernier roman de Tiffany McDANIEL - BETTY. 
L'auteure s'inspire 'de la vie de sa famille sur plusieurs générations' précise-t-elle en début de livre. 

QUATRIEME DE COUVERTURE: 
"La Petite Indienne, c'est Betty CARPENTER, née dans une baignoire, sixième de huit enfants. Sa famille vit en marge de la société car, si sa mère est blanche, son père est cherokee. Lorsque les CARPENTER s'installent dans la petite ville de Breathed, après des années d'errance, le paysage luxuriant de l'Ohio semble leur apporter la paix. Avec ses frères et sœurs, Betty grandit bercée par la magie immémoriale des histoires de son père. Mais les plus noirs secrets de la famille se dévoilent peu à peu. Pour affronter le monde des adultes, Betty puise son courage dans l'écriture : elle confie sa douleur à des pages qu'elle enfouit sous terre au fil des années. Pour qu'un jour, toutes ces histoires n'en forment plus qu'une, qu'elle pourra enfin révéler. 

Betty raconte les mystères de l'enfance et la perte de l'innocence. À travers la voix de sa jeune narratrice, Tiffany McDaniel chante le pouvoir réparateur des mots et donne naissance à une héroïne universelle."

MON AVIS: 
C'est un roman exceptionnel rempli de poésie malgré l'immense fardeau des secrets qui pèse sur Betty, l'engeance qu'est la vie parfois dans cette famille aux vies écorchées...
Betty est tout à la fois, une petite indienne, combative, rêveuse, poète, avec cette force de sortir de cette vase poisseuse et étouffante qui la retient au sol...
Le père de Betty est un personnage fort, droit, une bonne âme qui transmet toute sa poésie à Betty avec ce passage à l'adolescence de Betty où la réalité crue remplace le rêve pour finalement y revenir pour supporter...
La mère de Betty est une âme meurtrie d'un fatalisme contrit, créant un furieux contraste avec Landon Carpenter le père de Betty. Toutefois, cette femme, Alka Lark, est également un personnage fort dans son combat pour la vie. En effet, elle se débat constamment avec les démons du passé pour tenter d'échapper au destin tracé, imposé par une société où la femme est encore reléguée au second plan...
Ce qui m'a le plus touché dans ce livre c'est la poésie, l'amour de la vie qui transpire malgré les tragédies répétées. 
C'est un magnifique roman à lire absolument. 

EXTRAIT : 
"J'étais alors à un moment de ma vie où j'avais en tête une image particulière de Dieu. J'imaginais que Dieu était une femme avec une liseuse en satin déchirée et des bigoudis retombant sur ses cheveux en désordre. Elle était assise dans un lit aux draps sales, entouré d'un baldaquin aux voilages translucides, auxquels s'accrochaient des araignées. Elle mangeait des chocolats dans une boite jusqu'à ce que ses dents soient gâtées et que la boite soit vide, prête à être ajoutée aux autres boîtes vides et écrasées déjà sur le sol. Du fard striait ses joues comme quelque chose qui essayait de s'échapper. Le rouge qui débordait de ses lèvres donnait l'impression qu'elles étaient en train de fondre. C'était une femme qui avait été utilisée puis abandonnée par l'humanité comme seuls les humains savent consommer, puis jeter. (Page 428-429)



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