Le Mystère de la Main rouge - Henri LOEVENBRUCK

Le Mystère de la Main rouge de Henri LOEVENBRUCK (Suite du Loup des Cordeliers).

QUATRIEME DE COUVERTURE :
"Juillet 1789.
La Bastille vient de tomber. Danton, Desmoulins et Robespierre entrent dans l'Histoire. Au milieu du tumulte, le jeune et brillant journaliste Gabriel Joly a découvert l'identité du Loup des Cordeliers, ce mystérieux justicier qui hante, la nuit, les rues de Paris. Mais alors qu'il est sur le point de le confondre, voilà que celui-ci disparaît !
La course-poursuite s'engage, menant Gabriel jusque dans les maquis de l'île de Corse, sur les traces de la Main rouge, étrange société secrète dont les membres tentent d'influer sur la Révolution en cours.
Accompagné du pirate Récif et de l'intrépide Théroigne de Méricourt, Gabriel parviendra-t-il à retrouver le Loup des Cordeliers et à découvrir ses plus noirs secrets ? Entre complots et trahisons, il devra faire usage de sa plus grande sagacité pour résoudre l'énigme de la Main rouge."

MON AVIS :
On retrouve ici nos personnages atypiques. 
Je conserve un faible pour Récif, ce renégat, non-dénué d'analyse et d'humour caustique comme il me plait. 
Louis Sébastien MERCIER est également touchant dans ce qu'il a d'humain, révolutionnaire mais pas trop (du moins il ne faudrait pas que la révolution s'invite dans son salon, quoi de plus humain?). J'oserais le comparer à l'apôtre Pierre (persuadé de ne jamais, oh grand jamais, trahir mais trahissant....humain, très humain finalement). 
Gabriel Joly perd de sa naïveté au fil de l'histoire et c'est heureux. Il devient "héros", malgré lui et malgré sa rigidité sur ce qu'il croit être bien. En ce sens, Récif lui apporte cette vision beaucoup moins manichéenne, une nuance indispensable pour ce journaliste d'enquête qui dans sa soif de justice et par amour se confronte à la réalité crue de son temps et à la fragilité de l'être. 
C'est toujours un très bon polar de la Révolution, avec moultes anecdotes et une vision là aussi plus nuancée et donc plus objective de cette période de l'histoire, un peu différente de ce que l'on nous présente à l'école. 
Les quelques images agrémentent bien le sujet et l'œuvre elle-même propose de se plonger d'un peu plus près sur cette période importante où une fois encore, la récupération d'un mouvement pour servir les intérêt de quelques uns est une évidence. Utiliser et manipuler la colère d'un peuple qui a faim est décidément un procédé datant de la nuit des temps. 

EXTRAITS : 
"...C'est la force des grands manipulateurs que de flatter nos plus bas instincts, au rang desquels la vengeance figure en première place, et de comploter en criant au complot..." (Page 85) 

"A trop se salir les mains, ..., on finit par se salir aussi les idées!" (Page 88)

" - Foullon est mort, murmura Desmoulins, mais l'aristocratie respire encore. J'entends son souffle qui se faufile dans cette foule et la pousse à nous dégouter de la liberté par les excès de la licence." (Page 90)

" ...La démocratie, monsieur le député (Mirabeau), ce n'est ni plus ni moins qu'une lutte entre ceux qui ont les moyens d'acheter lesdites voix." (Page 151)

La tirade d'Anne-Josèphe Terwagne sur la liberté des femmes est excellente et se termine ainsi : " La seule chose qui soit inférieure, chez la femme, messieurs, ce n'est pas la nature qu'on lui prête, c'est la chance qu'on lui donne!". (Page 217)

"La colère s'était tue depuis si longtemps que, lorsqu'elle eut enfin l'occasion de s'exprimer, elle le fit dans un torrent de violence que rien ne semblait pouvoir arrêter. ...A cette fureur légitime s'ajouta la peur que colportaient partout rumeurs et fausses nouvelles. Espérant qu'un désordre grandissant inciterait l'Etat à sévir avec la bénédiction des bonnes gens effrayés, certains partis contre-révolutionnaires firent malignement circuler des informations infondées. Comme chaque fois que l'on agite l'épouvantail du complot, sous l'emprise de la terreur, il se trouva dans les populations de nombreuses âmes crédules. On se mit à imaginer des armées de brigands payés pour détruire les moissons, et ainsi l'on s'arma aux quatre coins de France, on alluma des feux qui ne méritaient point de l'être, et l'on fit sonner mille fois le tocsin sur de faux témoignages. " (Page 354-355)

Référence à "la main invisible" (1776) d'Adam SMITH. (Page 421)!!!




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