Qui se souviendra de Phily-Jo? - Marcus MALTE
Dernier né de l'excellentissime Marcus MALTE : Qui se souviendra de Phily-Jo?
QUATRIEME DE COUVERTURE :
"Qui ne connaît pas un de ces inventeurs géniaux dont la découverte reste à jamais inconnue, empêchée ou censurée ? Phily-Jo est de ceux-là. Sa machine à énergie libre, la FreePow, est révolutionnaire. Si visionnaire et dérangeante que la mort brutale de Phily-Jo demeure un mystère pour ses proches. Meurtre ou suicide ? Est-ce le combat de David contre Goliath, une conspiration du grand capital prompt à freiner tous les progrès humanistes ?
Dans un infernal jeu de poupées gigognes, les héritiers et disciples de Phily-Jo se lancent tour à tour dans une quête de vérité qui les mène au cœur du Texas, ses couloirs de la mort et ses champs pétrolifères. Mais qui croire, à la fin ?
Avec un humour décapant, Qui se souviendra de Phily-Jo ? est le roman de toutes les manipulations –emprise du capitalisme, mensonge, complot, ou pouvoir du récit… Vertigineux et époustouflant !"
MON AVIS :
Ce roman est absolument époustouflant.
Le style d'abord, propre à Marcus MALTE : drôle et cinglant comme j'aime.
Ensuite, l'auteur commence par nous embrumer de la traduction de son œuvre par un certain Edouard Dayms...(tiens, tiens..)
Puis l'histoire débute par ce meurtre d'un inventeur génial, Phily Jo, avec sa FreePow, machine utilisant le vide (qui est si plein) comme énergie libre, gratuite et non-polluante. Est-ce la main de la Pieuvre? ou une simple coïncidence malheureuse.
Tous ceux qui vont s'approcher vont s'y brûler les ailes mais là encore, n'aurait on pas un regard dévié par le prisme de la corruption sous-entendue dès le début du récit.
Commence ainsi une puissante machination qui nous mènera jusqu'à la fin du livre dans un tourbillon de pensées où folie de persécution (complotisme) et folie du capitalisme (ultra-libéralisme) se disputent la part belle.
J'ai vraiment apprécié la méthode utilisée pour semer le trouble : l'exagération de certaines "coïncidences" ou une facilité à décrédibiliser par des aspects extérieurs des personnages, de quoi apporter du discrédit aux propos (maintes fois utilisés dans notre réalité on l'a bien compris : les gilets jaunes deviennent des campagnards incultes et grossiers, les Femen des hystériques perverses....de quoi jeter un voile sur une situation déplaisante) ...A cela est opposé des faits d'une réalité glaçante, en passant par la propagande (rebaptisée "relations publiques", moins sales) d'Edward Bernays à toutes les manipulations pourtant grossières à qui veut bien voir de nos dirigeants qui placent savamment des personnalités véreuses servant les intérêts de quelques uns...
Ce cocktail savamment dosé entre complotisme et machination brûlante nous embarque totalement et nous pousse vers une réflexion bien réelle celle-ci sur ce qu'il convient de mettre en doute dans ce qu'on nous transmet que cela soit conforme à nos idées ou non.
EXTRAIT :
"...seuls les esclaves désirent la liberté, pas leurs maitres" (Page 51)
Le chapitre sur son père est vraiment très bon (Page 56 à 58) :
"...A la fin (prématurée) de ses études, mon cher petit papa au nez creux eut la chance d'être embauché en tant que secrétaire au bureau de la fourrière animale de Dallas. Ouaf! Ouaf! Il y resta les trente-huit années suivantes. Au même poste. Soit bien plus longtemps qu'aucun des pensionnaires qu'il y côtoya. On peut dire que mon père a passé sa vie à la fourrière. Ma mère l'a adopté mais n'a pas tenu plus de deux ans, le temps de lui fournir un héritier en état de marche, avant de l'abandonner pour un thanatopracteur - auprès duquel elle devait se sentit plus vivante."
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