Le continent du Tout et du presque Rien - Sami TCHAK
Roman paru en 2021 de Sami TCHAK - Le continent du Tout et du presque Rien -
QUATRIEME DE COUVERTURE :
"Maurice Boyer, issu d’un modeste milieu rural français, arrive à Paris pour entamer des études d’ethnologie à la Sorbonne. Il rêve de mettre ses pas dans ceux de son maître, Georges Balandier. Il part pour ses recherches doctorales dans un village du Togo. Il y restera deux ans. Ce sera le grand choc de sa vie. Des années après ce voyage, il sait ce qu’il doit à ce séjour et qu’il a laissé là-bas la part la plus secrète de son âme.
C’est le roman d’une rencontre, d’une quête : comment regarde-t-on l’autre, comment l’invente-t-on, comme écrit-on son histoire ?
Sami Tchak décrit magnifiquement la façon dont l’ethnologue, le voyageur, l’érudit se sont installés en Afrique, le regard qu’ils ont porté, l’imaginaire qu’ils ont construit, le Continent qu’ils ont inventé."
MON AVIS :
Excellent roman où le début transpire de contes africains (me rappelant Alain Mabanckou dans "Mémoires de porc-épic") avec ces images si parlantes...et voilà que moi aussi je m'imagine l'Afrique.
La suite est un balancement entre ce que les uns pensent connaître, ce que les autres déduisent et les autochtones qui veulent transmettre des choses qui ne les représentent pas dans ce qu'ils sont vraiment, par pudeur, par jeu, par asservissement consenti à cette vision hiérarchisée manquant assurément de naturel. Finalement, tout le monde se perd dans ses croyances, ses a priori ..."en regard vertical" du rapport à soi.
Ce roman rappelle à une humilité : le meilleur ethnologue ne pourra jamais connaître intrinsèquement une culture puisqu'il n'y est pas né, il n'accédera jamais à tout ce que chaque membre d'une société hérite consciemment ou non de ses aïeux que ce soit individuellement ou collectivement.
Une fois cet état de fait établi, il y a une richesse dans l'échange et la considération réciproque. J'oserai dire sur une vision "horizontale" même si le terme à un côté horripilant du management moderne.
Je me suis également fait cette remarque reprenant les termes de Thomas B.REVERDY sur "le bordel mémoriel" inévitable dans les rapports biaisés entre cultures, d'où l'importance de cette humilité et cette prise de conscience pour découvrir superficiellement l'autre mais de manière enrichissante.
"Mais les minutes, élastiques, s'en allaient mourir à l'intérieur du temps...." (Page 148)
"..., transportant des cadavres de rêves qui deviennent de l'humus pour leurs désillusions." (Page 191-192)
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